Épisode 134. La Guerre Froide Temporelle
Contexte
- Orbite Terrestre
- Navette Starfleet
Personnages
Nom | Affiliation / Branche | Titre / Grade | Espèce | Trame d'origine |
---|---|---|---|---|
Agnes V. Rodriguez | Fédération des Planètes Unies | Civile | Humain | Timeline Schak'Irra |
Angie Chen | Fédération des Planètes Unies | Civile | Humain | Timeline Schak'Irra |
Vexoriana-Lyss'ra Tarsi | Starfleet / Division Temporelle | Commandeur | Andorien | Timeline Prime |
T'Met | Starfleet / Division Temporelle | Capitaine | Vulcain | Timeline Prime |
Manifestes
USS Enterprise Détruit en 1954 Dernier manifeste connu | VSS Schak'Irra | |
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Affiliation | OTAN | Starfleet / Ni'Var |
Localisation | 1954, à proximité de la Terre | 2554, amarré à la Base Stellaire de Starfleet |
Capitaine | Agnes V. Rodriguez | T'Met (Jeune) |
Premier officier | Angie Chen | Zaneth-Myra Lysana (Tarsi âgée) |
Intelligence Artificielle | IA Lingua (Officieux) | IA Lingua (Version initiale) |
Pilote | Éric Corda | N/A |
Communications | Émilie Flores | T'Killa |
Opérations | Charlène Savea | T'Less-Cop |
Tactique | Angie Chen | N/A |
Science | Manu | N/A |
Ingénierie | Gornok (Officieux) | N/A |
Armement avancé | Eros Vitos | N/A |
Sécurité | Robert Gomard (Officieux) | N/A |
Infirmerie | Victor S. Calpel K'hoka Khol'a (assistante) |
N/A |
Conseillé/Consultant | Manu | N/A |
Technicien de surface | Manu | N/A |
Récit
Tandis que T'Met, Tarsi et Angie échangent quelques mots à l’arrière de la navette, je me suis légèrement mise à l’écart, préférant savourer le spectacle offert par l’immense baie vitrée du poste de pilotage. L’espace qui m’entoure est à la fois familier et étranger. Comparé au 21ᵉ siècle que j’ai connu, l’orbite terrestre est désormais bien plus animée, traversée en permanence par des navettes, des vaisseaux et d’innombrables stations orbitales. C’est un ballet maîtrisé, où chaque trajectoire semble minutieusement calculée pour éviter la moindre collision.
Mais mon regard est rapidement attiré par une structure bien plus imposante que toutes les autres. Elle défie toute logique par sa seule présence. Gigantesque, titanesque même, elle semble flotter avec une aisance irréelle, comme si les lois de la gravité n’avaient plus aucun effet sur elle. À mesure que nous nous en approchons, mon esprit tente d’en saisir l’ampleur et la complexité. Comment une construction aussi massive peut-elle tenir en orbite sans s’effondrer sous son propre poids ?
Perdue dans mes pensées, j’entends des pas discrets derrière moi. Je n’ai pas besoin de me retourner pour deviner qui s’approche.
Vous semblez troublée, Capitaine Rodriguez. Dois-je en conclure que vous êtes émotionnellement affectée par ce que vous contemplez ?
Troublée, non. Mais perplexe, oui. Regarde-moi cette monstruosité… Comment un truc pareil peut rester en orbite sans s’écraser comme un caillou dans un étang ?
Ce n’est pas un « truc ». Il s’agit du Spatiodock Charles Tucker III, conçu pour l’assemblage et l’entretien des vaisseaux amiraux de Starfleet.
Tucker… Qui ?
Charles Tucker III, ingénieur en chef de l’Enterprise NX-01 au 22ᵉ siècle. Il a contribué à l’évolution de la propulsion à distorsion et à de nombreux développements qui ont pavé la voie à Starfleet.
Je m’apprête à répondre, mais une voix moqueuse me devance.
Alors, vous contemplez l’inconnu, ou vous essayez de deviner la facture énergétique de ce machin ?
Je me retourne. Tarsi s’est approchée sans bruit, un sourire en coin. Angie la suit de près, plus silencieuse, mais tout aussi captivée par la scène.
Sacrée installation… C’est un spatiodock, ça ?
Affirmatif. Mais pas n’importe lequel. Celui-ci a été conçu pour n’accueillir qu’un seul vaisseau.
Attends… Tu veux dire que toute cette station ne sert qu’à un seul vaisseau ?
Affirmatif.
Bon sang… Je veux voir la tête du monstre qui mérite un garage pareil.
Un silence presque solennel s’installe, comme si l’univers retenait son souffle. Puis, une série de lumières s’activent sur la station. Lentement, comme si elle s’éveillait d’un long sommeil, la structure commence à s’ouvrir, révélant un titan d’acier et de technologie.
Oh… merde…
Ce n’est pas un vaisseau… c’est une foutue ville volante !
Je comprends mieux pourquoi il lui faut un dock privé… Un mastodonte pareil ne rentre nulle part ailleurs.
Incroyable… Regarde Angie… L’inscription sur la coque !
USS Enterprise… NCC 1701, tiret J ?!?
L’Enterprise-J est le plus grand vaisseau jamais construit par Starfleet. Il est conçu pour des missions à long terme, avec un équipage composé de plusieurs espèces.
Attends… l’Enterprise ? Ne me dis pas que… c’est vous deux qui avez hérité du commandement ?
Mais oui ! C’est pour ça que vous faisiez tant de mystères ! Franchement… félicitations, c’est mérité.
Erreur d’interprétation. Ce vaisseau n’est pas placé sous mon commandement, ni sous celui de la Commandeur Tarsi.
Et si c’était le cas, je peux vous assurer que vous seriez déjà en train de polir la passerelle.
Roh, dommage. Je m’étais déjà vue boire un chocolat synthétisé sur le pont principal.
Ce vaisseau n’a vraiment rien à voir avec notre Enterprise…
Les plans de l’Enterprise-J sont classés confidentiels. Et même avec ces plans, je doute que les ingénieurs de l’OTAN du 21ᵉ siècle auraient été capables de le reconstruire.
Ironique, T’Met. Si notre Enterprise n’avait pas sauvé le Schak’Irra et, accessoirement, votre ligne temporelle, ce joujou flottant n’existerait même pas. Mais bon… on ne va pas passer notre temps à réécrire l’Histoire. Et il va où, ce gros jouet ? Explorer l’ultime frontière ?
Il se prépare pour une mission délicate dans le système de Procyon V.
Procyon V ? Ça me dit rien… On parle d’illuminés mystiques, de nationalistes armés, ou d’un peuple qui vous accueille avec des bouquets de plasma ?
Rien de tel.
Procyon V est un système sous surveillance depuis plusieurs décennies à cause des tensions interstellaires. C’est une poudrière qui pourrait bien devenir un point d’ébullition stratégique, en plein cœur de la Guerre Froide Temporelle.
Ah oui, la fameuse Guerre Froide Temporelle que tu nous avais vaguement expliquée quand on t’a trouvée ivre morte sur la Mer de la Tranquillité…
Heu… oui, mais c’était la vérité.
J’en déduis également que Tarsi a dû vous mentionner que cette guerre implique des factions capables d’altérer l’histoire à leur avantage ?
Ben, heu, non. Pas vraiment.
Voyons, T’Met. Je connais la Directive Première Temporelle. À ce moment-là, je n’avais aucune raison d’entrer dans les détails. Certes, j’ai un peu enfreint les règles… mais c’était pour la bonne cause. Et maintenant qu’elles font partie de la Fédération, on peut leur dire. N’est-ce pas, T’Met ?
Effectivement. Ce n’est pas une guerre au sens militaire traditionnel. C’est une lutte d’influences à travers différentes lignes temporelles. Certaines factions, comme les Na’kuhl, cherchent à remodeler l’histoire pour en tirer avantage.
Comme la manipulation de la série Les Patrouilleurs de la Voie Lactée dans les années 60 ?
C’est Star Trek, Agnes… Star Trek.
Une simplification correcte… mais hélas, ce n’est pas le seul événement du genre.
Et l’Enterprise-J dans tout ça ? Il va jouer les diplomates dans ce foutoir temporel ?
Starfleet n’intervient pas directement dans la Guerre Froide Temporelle. Mais certaines missions diplomatiques ont des implications stratégiques.
J’ai l’impression qu’à chaque fois que je pose une question, ça devient encore plus compliqué.
C’est une constante universelle.
Bienvenue au 26ᵉ siècle, ma chère Agnes.
Je jette un dernier regard à l’Enterprise-J, qui s’efface lentement de notre vue à mesure que la navette poursuit sa trajectoire. Un vaisseau colossal au cœur d’un conflit invisible, jouant un rôle que nous ne comprendrons sans doute jamais complètement… mais peut-être est-ce justement cela, le destin des témoins du temps : avancer sans tout comprendre.