Épisode 120. Vista Ridge Dreamin’
Contexte
- Terre
- USA
- San Francisco
- Presidio
Personnages
| Nom | Affiliation / Branche | Titre / Grade | Espèce | Trame d'origine |
|---|---|---|---|---|
| T'Met | Starfleet / Division Temporelle | Capitaine | Vulcain | Timeline Prime |
| Éric Corda | OTAN / Flotte Spéciale | Lieutenant-Commandeur | Humain | Timeline Schak'Irra |
| Émilie Flores | OTAN / Flotte Spéciale | Enseigne | Humain | Timeline Schak'Irra |
| Charlène Savea | OTAN / Flotte Spéciale | Lieutenant | Humain | Timeline Schak'Irra |
| Robert Gomard | OTAN / Armée de terre | Colonel | Humain | Timeline Schak'Irra |
| Eros Vitos | OTAN / Flotte Spéciale | Enseigne | Humain | Timeline Schak'Irra |
| Manu | OTAN / Flotte Spéciale | Civil réquisitionné | Humain | Timeline Schak'Irra |
| Gornok | Assemblée des entrepreneurs de Zorek | Chef | Tellarite | Timeline Schak'Irra |
| K'hoka Khol'a | Indépendant | Étoile Diamantée des Astres Pétillants | Orion | Timeline Schak'Irra |
Manifestes
| USS Enterprise Détruit en 1954 Dernier manifeste connu | VSS Schak'Irra | |
|---|---|---|
| Affiliation | OTAN | Starfleet / Ni'Var |
| Localisation | 1954, à proximité de la Terre | 2554, amarré à la Base Stellaire de Starfleet |
| Capitaine | (Décédée) | T'Met (Jeune) |
| Premier officier | (Décédée) | Zaneth-Myra Lysana (Tarsi âgée) |
| Intelligence Artificielle | (Détruite) | IA Lingua (Version initiale) |
| Pilote | Éric Corda | N/A |
| Communications | Émilie Flores | T'Killa |
| Opérations | Charlène Savea | T'Less-Cop |
| Tactique | (Décédée) | N/A |
| Science | Manu | N/A |
| Ingénierie | Gornok (Officieux) | N/A |
| Armement avancé | Eros Vitos | N/A |
| Sécurité | Robert Gomard (Officieux) | N/A |
| Infirmerie | Victor S. Calpel K'hoka Khol'a (assistante) |
N/A |
| Conseillé/Consultant | Manu | N/A |
| Technicien de surface | Manu | N/A |
Récit
Sur Terre, à San Francisco, neuf formes de vie se matérialisent dans un faisceau lumineux. T'Met, Émilie, Charlène, Éric, Eros, Manu, Robert, Gornok, et K'hoka Khol'a se retrouvent debout sur un trottoir pavé, au cœur du quartier résidentiel de Vista Ridge, une enclave paisible nichée dans le Presidio. 🎶
Le quartier est un modèle d'architecture futuriste, où les bâtiments en verre et en métal s’intègrent harmonieusement à la nature environnante. De vastes pelouses impeccablement entretenues s'étendent sous un ciel bleu éclatant, parsemé de nuages légers. Le Golden Gate Bridge domine l'horizon, son arche majestueuse baignant dans la lumière dorée du soleil couchant. Des sentiers sinueux traversent le quartier, où des joggeurs en tenue aux couleurs vives croisent des familles profitant de l'air frais. De jeunes enfants jouent avec des drones flottants, tandis que des vélos anti-gravité glissent silencieusement sur des voies dédiées.
Des jardins verticaux grimpent le long des façades des immeubles, et des fontaines holographiques projettent des arcs-en-ciel d’eau pure, offrant une symphonie apaisante de sons. Ici et là, des bancs en lévitation offrent des points de vue spectaculaires sur la baie de San Francisco. Les passants, habillés de tenues modernes et élégantes, échangent des salutations ou discutent en sourdine avec des interfaces holographiques flottant à hauteur de leurs poignets.
Je ne m'habituerai jamais à cette technologie. Il y a un instant, nous étions dans une station spatiale, et maintenant, nous voilà sur une planète inconnue où je n’ai jamais posé les pieds.
La téléportation est surtout pratique lorsqu’on a un besoin urgent, n’est-ce pas, Émilie ? Hi hi hi.
Heu, je ne vois pas de quoi tu parles, Éric.
Grr… Cet endroit est bizarre. Le ciel est tout bleu, et il y a des bestioles qui volent dans l’air.
Ce sont des moustiques, Gornok. À propos, où sommes-nous ?
C’est évident, Manu. Nous sommes à San Francisco. Regarde là-bas, c’est le Golden Gate Bridge.
Ah. Je ne l'avais pas reconnu en vrai. Il ressemble au Pont du 25 Avril, à Lisbonne.
Sérieux ?! T’es jamais venu aux États-Unis ou quoi ?
Ben non. Avant d’être réquisitionné pour servir sur le Mercator, je n’avais jamais quitté la Belgique.
Capitaine T'Met, que sommes-nous venus faire dans ce quartier pour milliardaires ?
J’ai obtenu l’autorisation de l’Amiral Quihoui de vous réinsérer dans la société du 26e siècle. Ces lotissements appartiennent à Starfleet et servent principalement à héberger les réfugiés que nous ramenons du passé.
Bon, au moins, on ne dormira pas sous un pont comme des clochards.
Monsieur Manu, sachez qu’à notre époque, la pauvreté, le besoin matériel et les inégalités ont été largement éradiqués dans la Fédération. Toutefois, laissez-moi consulter mon pad pour vous trouver une résidence inoccupée.
De préférence, dénichez-nous un appartement avec terrasse et piscine sur le toit.
D’après les données, mon ancien logement est libre. Il est situé à quelques pas d’ici, dans la prochaine ruelle à droite. Allons-y.
Votre ancien logement ? Vous avez été aussi une réfugiée ?
Exact, Monsieur Gomard. La Commandeur Tarsi et moi provenons du 23e siècle. Lorsque la Division Temporelle nous a récupérés en 2547, on nous avait attribué l’habitat que vous voyez devant vous.
Un cube ? Il n’y a pas de fenêtres, ni de portes ! C’est une plaisanterie, Capitaine T'Met ?
Tous sont choqués en voyant l'immense cube blanc planté au milieu d'une pelouse peu entretenue. Devant la façade se trouve un plot. T'Met invite l’équipe à se positionner dessus. Une fois tout le monde en place, ils sont automatiquement téléportés à l’intérieur du cube. L’espace vide et austère qui les accueille contraste avec l'extérieur, provoquant une nouvelle vague d'étonnement.
Encore une téléportation ! Vous pourriez au moins prévenir ! Où sommes-nous maintenant ?
Je tâcherai de m'en souvenir la prochaine fois, Mademoiselle K'hoka. Bienvenue à tous dans votre nouvelle maison.
Capitaine T'Met, je commence à connaître votre humour pince-sans-rire, mais cette blague est d’un goût douteux. Ce bâtiment ressemble à un entrepôt vide !
À l'intérieur, l'espace est étrangement vaste, presque oppressant par son vide absolu. Les murs lisses et blancs s'étendent sans interruption, comme si le bâtiment avait été sculpté dans un seul bloc de matière. Aucune décoration, aucun meuble, pas même une séparation pour indiquer une pièce. L’endroit ressemble à un immense atelier abandonné, où le moindre bruit résonne, amplifié par l’écho des pas sur le sol nu. Le vide est si total qu’il semble aspirer toute chaleur, toute vie, comme une toile vierge attendant d’être façonnée.
Ordinateur, configure l’habitation en loft pour accueillir neuf personnes.
À peine a-t-elle prononcé ces mots que des cloisons et charpentes se mettent en mouvement. En quelques secondes, le vaste espace vide est transformé en un appartement luxueux, comprenant des chambres, un living, une salle à manger, une salle de bain et, pour couronner le tout, une terrasse avec piscine sur le toit.
Wouah, c’est de la sorcellerie.
Non, Mademoiselle Flores, rien de tel. Toutes les habitations de San Francisco sont modulables en fonction des besoins.
Pourquoi l’avoir configuré pour neuf personnes alors que nous sommes huit ?
Mon logement est actuellement occupé par mon jeune double. Je me joins donc à vous, ce qui me facilitera la tâche pour vous réinsérer dans la société.
Grr… Il ne sera pas aisé pour Gornok de rattraper 500 ans de développement technologique…
Vous avez raison, Gornok, mais chaque chose a son temps. Avant tout, il faut vous installer.
Chacun reçoit un pad contenant un guide pour les aider à s'adapter au 26e siècle. Le groupe s’installe sur les canapés du salon et commence à lire attentivement les informations fournies.
Ha ha ha. Il est indiqué qu’il faut se rendre trois fois par semaine chez le psychologue qui nous sera assigné… C’est encore une farce de Starfleet ?
C’est quoi un psychologue ?
C’est quelqu’un qui fait des petits dessins dans un carnet tout en faisant semblant d’écouter ce qu’on lui raconte.
Ah. Ça a l’air d’être un métier passionnant.
Tu l’as dit. Ha ha ha.
T'Met se lève ensuite pour faire visiter les lieux à ses compagnons. Elle leur montre comment utiliser les commandes vocales pour activer ou désactiver les lumières, ouvrir les portes, les armoires, et même synthétiser des vêtements ou de la nourriture à partir du réplicateur. Tous sont fascinés par ces nouvelles technologies, bien qu’elles leur semblent étranges.
Moi, je commence à avoir très faim et je n’ai pas un rond en poche pour pouvoir synthétiser de la nourriture…
Des ronds ?
C’est une façon de parler. À notre époque, il fallait mettre des pièces de monnaie dans les distributeurs automatiques.
Fascinant. Il vous suffit de demander au synthétiseur ce que vous souhaitez, et il vous le procurera.
Synthétiseur ! Donne-moi… heu… cinq glaces au chocolat avec de la crème chantilly et un petit parasol.
Aussitôt, le synthétiseur émet un sifflement, et cinq coupes de glace apparaissent sur le présentoir.
Fantastique ! Synthétiseur, sers-moi la même chose, s’il te plaît !
Dites les filles, vous ne croyez pas que vous exagérez ? Pensez à votre ligne…
Laisse-les faire, Manu. Ce sera encore plus drôle lorsqu'elles n'arriveront pas à enfiler leur bikini pour faire un plongeon dans la piscine. Ha ha ha.
T'inquiète pas pour ça, Eros. J'irai me baigner sans maillot.
Hum, t'es pas chiche.
Moi je tiens le pari. Après tout, une petite trempette en tenue d'Ève n'a jamais fait de mal à personne.
Lorsque vous aurez pris votre repas, je vous conseille de profiter du week-end, car une longue semaine nous attend dès lundi matin.
Oh non. On ne peut pas avoir congé toute la semaine ? Ça fait des années qu’on n’a pas eu l’occasion de vivre normalement…
Monsieur Manu, vous êtes libre de vous reposer. Mais j’aurais pensé que vous seriez intéressé d’assister à l’audience préliminaire de Tarsi au tribunal.
C’est déjà après-demain ? Les tribunaux ne traînent pas en besogne dans votre univers…
En effet.
Durant le reste du week-end, chacun retrouve peu à peu une vie civilisée. Comme prévu, Charlène et Émilie tiennent leur pari et se baignent nues dans la piscine, profitant du soleil californien, tandis que T'Met s’isole dans sa chambre pour méditer. Une méditation qui ne se déroule pas sereinement, puisque des flashbacks de son passé reviennent, ravivant les terribles souvenirs de sa captivité chez les Russes, les tortures subies, les exécutions sommaires, des évènements qui lui ont fait perdre une partie d’elle-même.