Épisode 122. L'holosuite 427
Contexte
- Terre
- USA
- San Francisco
- Complexe Holosuites
Personnages
| Nom | Affiliation / Branche | Titre / Grade | Espèce | Trame d'origine |
|---|---|---|---|---|
| T'Met | Starfleet / Division Temporelle | Capitaine | Vulcain | Timeline Prime |
| Zaneth-Myra Lysana (Tarsi âgée) | Starfleet / Division Temporelle | Commandeur | Andorien | Timeline Prime |
| Touit'Air | Fédération des Planètes Unies | Maître (Avocat) | Aenar | Timeline Prime |
| Émilie Flores | OTAN / Flotte Spéciale | Enseigne | Humain | Timeline Schak'Irra |
| Charlène Savea | OTAN / Flotte Spéciale | Lieutenant | Humain | Timeline Schak'Irra |
| Robert Gomard | OTAN / Armée de terre | Colonel | Humain | Timeline Schak'Irra |
Manifestes
| USS Enterprise Détruit en 1954 Dernier manifeste connu | VSS Schak'Irra | |
|---|---|---|
| Affiliation | OTAN | Starfleet / Ni'Var |
| Localisation | 1954, à proximité de la Terre | 2554, amarré à la Base Stellaire de Starfleet |
| Capitaine | (Décédée) | T'Met (Jeune) |
| Premier officier | (Décédée) | Zaneth-Myra Lysana (Tarsi âgée) |
| Intelligence Artificielle | (Détruite) | IA Lingua (Version initiale) |
| Pilote | Éric Corda | N/A |
| Communications | Émilie Flores | T'Killa |
| Opérations | Charlène Savea | T'Less-Cop |
| Tactique | (Décédée) | N/A |
| Science | Manu | N/A |
| Ingénierie | Gornok (Officieux) | N/A |
| Armement avancé | Eros Vitos | N/A |
| Sécurité | Robert Gomard (Officieux) | N/A |
| Infirmerie | Victor S. Calpel K'hoka Khol'a (assistante) |
N/A |
| Conseillé/Consultant | Manu | N/A |
| Technicien de surface | Manu | N/A |
Récit
La petite équipe traverse les rues animées de San Francisco et arrive enfin devant un étrange édifice, une imposante structure de plusieurs kilomètres de haut, formée d'une multitude de sphères géantes reliées par des tubes transparents en suspension dans l'air. À travers ces tubes, on peut voir des silhouettes de gens qui se déplacent, semblant presque flotter dans le vide.
À l'entrée, T'Met s'arrête devant une interface holographique projetant dans l'air un flux de données. D'un geste précis, elle fait défiler la liste des holosuites et recherche celle que Maître Touit'Air lui a griffonnée sur un bout de papier.
D'après le registre, l'holosuite 427 a été réservée. Nous devons grimper au dernier étage.
Vous êtes sûre que c'est prudent de s'aventurer là-dedans ? Ça n'a pas l'air très stable, toutes ces boules suspendues dans le vide.
N'ayez crainte, Monsieur Gomard. Ce bâtiment est conforme aux normes antisismiques de San Francisco. De plus, chaque sphère est équipée de systèmes antigravité redondants pour garantir la stabilité en cas d'urgence.
Moi, je trouve ça vraiment magnifique. On dirait des bulles de savon géantes flottant dans l'air !
Un rien te fascine, Émilie. Ce que je vois, c'est qu'il va encore falloir escalader toutes ces marches. J'espère que ça en vaudra la peine.
T'Met, toujours pragmatique, ne perd pas de temps. Elle fait glisser son doigt sur l'écran pour appeler une voiturette. En quelques secondes, un petit véhicule de quatre places, aux lignes lisses et métalliques, s'approche silencieusement.
Montez. Ce véhicule nous mènera directement au sommet.
Un auto-scooter flottant de quatre places ?! Je veux dire… il n'y a aucun risque de tomber ? Où est le volant ?
La conduite est automatisée. Même en cas de défaillance, nous ne tomberons pas. C'est le moyen de transport le plus sûr ici.
La voiturette démarre doucement avec une fluidité surprenante. À chaque tournant, elle change de sphère, offrant une vue imprenable sur la ville en contrebas, qui s'illumine progressivement à mesure que le soleil disparaît à l'horizon.
C'est comme voler. On pourrait presque toucher les étoiles.
Ouais… et au moins, pas besoin de gravir des escaliers interminables. Enfin, s'il y en avait.
La voiturette continue son ascension, le paysage défilant rapidement autour d’eux. Finalement, ils atteignent la plus haute sphère de l'édifice où se trouve l'holosuite 427.
Nous y sommes. Je vous en prie, entrez.
Ils pénètrent dans l'holosuite, plongée dans l'obscurité. Les bruits d'une assemblée se font de plus en plus forts, avec des murmures et des conversations indistinctes. T'Met analyse calmement la situation, tandis que Robert, Émilie et Charlène échangent des regards interrogateurs.
Là, du coup, je ne me sens plus du tout en sécurité. Vous entendez ces murmures assourdissants ?
Oui, c'est clair, nous ne sommes pas seuls. Quelqu'un a-t'il une lampe de poche sur lui ?
Navré Charlène. Je n'ai pas pris mon équipement avec moi !
Soudain, des projecteurs s'allument en un éclair, plongeant l'équipe dans une mer de lumière aveuglante. Autour d'eux, une immense foule hystérique se révèle, hurlant et acclamant, comme si elle allait se jeter sur eux.
Restez calmes. Ce n'est que la simulation d'une arène de gladiateurs.
D'où sortent tous ces gens ? Ils ne vont tout de même pas nous sauter dessus ?
Non mais, ça devient pénible. Si j'avais su dès le départ, j'aurais enfilé mon uniforme de combat.
Nous sommes bien dans une arène, mais c'est le Stade de France !
Euh, tu crois, Robert ? Avec tous ces échafaudages à côté de nous, je n'ai pas l'impression qu'on soit sur un terrain de foot.
Hé, tu parles à un Français, Charlène ! Évidement que j'en suis sûr. Nous sommes sur une scène de concert qui est montée sur le terrain.
Monsieur Gomard, il se peut que vous ayez raison, puisque Maître Touit'Air a un goût prononcé pour les troubadours terriens des temps anciens. Il est probablement quelque part dans la foule. Nous devons le trouver.
Oui, mais par où commencer les recherches ? Ce stade est immense !
Sans que personne ne s'y attende, un orchestre se met à jouer lentement, accompagné de chœurs. Les premières notes retentissent et Robert se fige, ses souvenirs le frappant de plein fouet. Il se rappelle comment, à 19 ans, il était parmi cette masse et avait assisté à ce même évènement. Sa surprise se transforme rapidement en enthousiasme. Instinctivement, il se dirige vers le centre de la scène où il se tient debout devant le public qui l'acclame. 🎶
Heee Robert, qu'est-ce que tu fais ? On n'est pas là pour se faire remarquer !
Laissez-le faire, Mademoiselle Flores. Involontairement, il signale notre présence à Maître Touit'Air.
Alors que Robert reste au centre de la scène, un projecteur puissant se braque soudainement sur lui, le mettant en pleine lumière. La foule, jusqu'ici bruissante et désordonnée, se tait progressivement. Surpris par l'attention soudaine, il hésite un instant, mais quelque chose dans l'atmosphère le pousse à continuer. Le projecteur commence à suivre ses mouvements, l'encourageant malgré lui à entrer pleinement dans le rôle qui lui est offert. Inspiré par la mélodie montante jouée par l'orchestre et emporté par une montée d'adrénaline, Robert décide d'y aller à fond.
♪♫ Je vous préviens n'approchez pas,
♪♫ Que vous soyez flics ou badauds,
♪♫ Je tue celui qui fait un pas,
♪♫ Je ne ferai pas de cadeau…
Robert, tu es complètement fou !!! Reviens ici !!!
Robert n'entendant pas les appels de Charlène, poursuit sa chanson, captivant la foule. Un second projecteur s'allume à l'extrémité opposée de la scène, révélant une silhouette élancée s'avançant doucement dans la lumière. L'apparition est progressive, presque théâtrale, et les spectateurs tournent leurs têtes avec une curiosité croissante. La silhouette, d'abord indistincte, devient de plus en plus nette à mesure qu'elle avance. Le regard perçant et l'attitude assurée de la nouvelle venue transforment l'ambiance. Les murmures dans la foule reprennent, cette fois avec une excitation palpable. Une tension électrique traverse l'air lorsqu'elle s'arrête à quelques mètres de Robert, attendant patiemment son moment pour se joindre à lui.
Regardez, quelqu'un s'approche de Robert. Mais… Mais… C'est une Andorienne !
♪♫ Dites au curé, dites au pasteur,
♪♫ Qu'ailleurs ils aillent se faire pendre,
♪♫ Le Diable est passé de bonne heure,
♪♫ Et mon âme n'est plus à vendre…
Vous la connaissez, capitaine T'Met ?
La Commandeur Lysana était mon premier officier sur le Schak'Irra.
C'est dingue comme elle ressemble à Tarsi. C'est un membre de sa famille ?
D'une certaine manière, oui.
Pendant que T'Met, Émilie et Charlène se mettent à l'écart sur un coin de la scène, Robert et Lysana continuent à performer comme des gladiateurs, poussés des ailes par l'orchestre et les chœurs qui intensifient l'ambiance.
♪♫ Crevez-moi le cœur, je suis prête,
♪♫ Je veux m'endormir pour toujours, pour toujours…
♪♫ Je ne suis qu'un fou…
♪♫ Un fou…
♪♫ Un fou d'amour, un pauvre fou…
♪♫ Qui meurt d'amour.
C'est sous une pluie d'applaudissements d'une foule enthousiaste que se termine la prestation de Robert et Lysana qui saluent le public. Discrètement, une ombre s'approche du groupe et se met à taper lentement des mains tout en marchant.
Félicitations, cher Monsieur. Franchement, je ne m'attendais pas à ce que vous soyez à la hauteur du grand Johnny, mais là, vous m'avez mis une belle droite dans les gencives.
Il a été tout simplement époustouflant.
J'en ai encore la chair de poule. Brrr, quelle prestance. On aurait cru le vrai. Et ce duo avec l'Andorienne… je n'ai pas de mots pour le qualifier, tellement c'était intense.
Hum-hum, toutes mes années d'entraînement sous la douche ont fini par payer.
Vous avez de l'avenir, mon garçon !
Bonjour, Maître. Votre approche pour nous contacter n'est pas très conventionnelle. Pouvez-vous nous dire ce que nous faisons ici ?
En effet ! Je n'étais pas sûr que votre logique vulcaine puisse être aussi… humainement rationnelle. Mais en voyant vos amis ce matin, j'étais certain qu'ils allaient vous chatouiller la pointe de vos oreilles.
Il est illogique de penser que je ne suis pas capable de raisonner comme un humain.
Ah, T'Met… Toujours aussi vulcaine. Il est temps d'aller en coulisses pour parler sérieusement. Johnny peut avoir sa scène, mais nous, nous avons une montagne de travail qui nous attend.
L'orchestre reprend doucement une mélodie familière alors que le groupe se dirige vers les coulisses, laissant derrière eux une foule d'hologrammes en liesse.